In Real Life : Une conversation avec la céramiste Polly Fern
Chez Original BTC, nous aimons concevoir et fabriquer de beaux luminaires. Il y a une satisfaction particulière à créer des objets qui ne se contentent pas d’être utiles, mais qui façonnent aussi l’atmosphère d’une pièce.
Cette conviction est partagée par de nombreux créatifs dont le travail dépasse la simple utilité pour tendre vers quelque chose de plus durable, et, dans notre nouvelle série In Real Life, nous visitons les maisons et ateliers d’esprits inspirants qui ont choisi nos luminaires.
Nous commençons avec la céramiste et illustratrice Polly Fern, dont les céramiques peintes à la main et les illustrations lyriques séduisent par leur charme et leurs détails pleins de fantaisie.

Après des études d’Art & Design au Great Yarmouth College, Polly a poursuivi un diplôme d’illustration à la Norwich Art School, où elle a découvert la céramique. Aujourd’hui, elle travaille depuis un studio et showroom du XVIIe siècle restauré à Bungay, dans le Suffolk, où elle crée des faïences stannifères et des collections pour la maison à la fois intemporelles et personnelles.
Son talent lui a valu une audience internationale, notamment une commande du Metropolitan Museum of Art à New York et des expositions de Londres au Japon. Suivie par plus de 100 000 personnes sur Instagram, son œuvre rayonne désormais bien au-delà de son atelier du Suffolk.
Chez elle comme dans son atelier, elle a choisi nos suspensions, leur présence discrète mettant en valeur son art et se fondant dans des espaces patiemment façonnés. Ici, Polly nous en dit davantage sur sa pratique, son environnement et les influences qui continuent de l’inspirer.

Vous avez commencé votre carrière comme illustratrice de formation. Qu’est-ce qui vous a attirée vers la poterie et la céramique ?
J’ai commencé à travailler l’argile en deuxième année d’université, pendant mes études d’illustration. Les enseignants nous encourageaient vraiment à explorer différents médiums et formes de narration. J’ai toujours aimé fabriquer des objets à la main, et mon exposition de fin d’études était d’ailleurs en grande partie composée de pièces en céramique.
D’où vous vient ce goût pour des motifs et illustrations ludiques, pleins de fantaisie ?
C’est difficile à préciser, car le dessin m’accompagne depuis toujours. J’ai fréquenté une toute petite école primaire rurale où j’ai vécu une période très magique. La directrice était artiste, et l’un de mes souvenirs marquants est d’avoir peint des tournesols avec elle, dehors. J’adorais le travail de Brian Froud, notamment le livre « Faeries » qu’il a réalisé avec Alan Lee. Je chérissais mon exemplaire et le feuilletais presque chaque jour, transportée dans un autre monde, une véritable évasion.

Quelle est votre définition de la beauté lorsqu’il s’agit de créer des objets et des espaces ?
C’est très subjectif, bien sûr, mais pour moi, la beauté réside dans un design réfléchi, avec une vraie considération pour les matériaux et le travail artisanal, plutôt que pour la production de masse. L’association des matières est, je crois, essentielle pour moi, qu’il s’agisse de laiton, de céramique, de plâtre, de tissus ou de bois, j’aime la manière dont elles dialoguent entre elles. Je suis aussi très attirée par les objets anciens, que je trouve apaisants et ancrés.
Que représente le médium céramique pour vous, sur les plans personnel et artistique ?
Personnellement, le temps passé à faire de la céramique est pour moi une forme de thérapie, un moment où je peux me concentrer entièrement sur ce que j’ai devant moi et rien d’autre. J’y consacre moins de temps que je ne le souhaiterais à mesure que mon activité s’est développée, mais ces moments restent très précieux. Je suis une artiste pluridisciplinaire, j’explore de nombreux domaines, mais c’est dans la céramique que j’expérimente le plus et que j’essaie sans cesse de nouvelles choses.

Avez-vous une pièce favorite à réaliser, une forme qui vous enthousiasme toujours ou vous apporte une joie particulière ?
J’adore créer mes vases et travailler sur une multitude de silhouettes, ou comprendre comment en inventer une nouvelle. Je réalise toujours des maquettes en papier avant de commencer un vase en argile.
Chez Original BTC, nous savons combien de temps et de soin il faut pour perfectionner, à la main, la porcelaine fine. Puisque nous partageons ce médium, quel a été votre plus grand défi, et comment l’avez-vous surmonté ?
Il m’a fallu de très nombreuses années pour faire évoluer ma pratique et atteindre un stade où j’en suis satisfaite.
« Une amie m’a un jour dit que l’argile a de la mémoire, ce qui me semble être une description parfaite. »

Parfois, on peut travailler sur une pièce et penser que tout va bien, puis ouvrir le four et découvrir quelque chose de totalement inattendu, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. À mon sens, la seule façon de résoudre les problèmes en céramique est de demander conseil à d’autres potiers, puis d’essayer, essayer, essayer.
En quoi l’éclairage, naturel ou artificiel, influence-t-il votre journée de travail, votre humeur ou votre regard sur vos pièces ?
L’éclairage est absolument essentiel pour moi lorsque je travaille, car tout est visuel, des peintures minutieuses au façonnage des vases. Il doit être juste. Il influe aussi énormément sur mon humeur, donc je n’aime pas les plafonniers trop brillants.

Vous avez choisi de belles pièces Original BTC pour vos espaces, la Cobb dans votre salon, la School Light et la suspension Pembridge dans votre atelier. Qu’est-ce qui vous a séduite dans ces modèles et comment façonnent-ils l’atmosphère de vos lieux de vie et de travail ?
Elles s’intègrent parfaitement à mes espaces. Le showroom de mon atelier, où est suspendue la Pembridge, est plus formel que ma pièce dédiée à la céramique, ce que la suspension reflète très bien, et j’aime aussi le fait qu’elle soit en céramique, en écho à mon travail.
Je ne pouvais pas imaginer luminaire plus approprié que les School Lights dans mon atelier. C’est une pièce plus informelle, avec des murs à panneaux et une poutre chaulée, ces luminaires naviguent avec aisance entre univers domestique et industriel, ce qui correspond bien à l’esprit du lieu.

J’ai récemment redécoré mon salon à la maison, en le peignant d’un gris bleuté clair, je voulais une ambiance plus sereine et reposante qu’auparavant. La Cobb diffuse une lumière très douce et son dessin, simple et soigné, trouve parfaitement sa place.

Quels livres, lieux ou objets vous ont récemment inspirée ou particulièrement intéressée ?
J’ai récemment découvert un ouvrage remarquable sur les portraits populaires américains, les peintures primitives et leurs palettes de couleurs sont très inspirantes. J’ai commencé à collectionner des tabatières anciennes en papier mâché lorsque j’en croise une qui me séduit.
Ma dernière trouvaille est assez mystérieuse, on y voit un homme porter une femme dissimulée dans une gerbe de blé, tout en tenant un panier de victuailles. J’ai essayé de faire des recherches, mais je n’ai pas encore trouvé d’informations sur cette scène, c’est pour le moins intrigant.
Lorsque vous n’êtes pas à l’atelier à dessiner ou à façonner la terre, où peut-on vous trouver, quels lieux, routines ou loisirs ?
J’ai la chance de vivre dans la petite ville de marché de Bungay, qui possède une formidable communauté créative. Nous sommes aussi à seulement trente minutes de Norwich, où j’adore passer du temps. C’est une ville d’indépendants, avec tant de lieux, boutiques et restaurants remarquables.
Dès que je le peux, j’aime me promener avec mes deux whippets. Malheureusement, l’un d’eux a souffert d’une hernie discale plus tôt cette année, ce qui a bouleversé mon quotidien, nous avons donc traversé une année de rééducation et de physiothérapie intensives. J’aime chiner et arpenter les brocantes, et découvrir des trésors locaux, comme des bâtiments vernaculaires intéressants que je n’avais encore jamais remarqués.
